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GUYANE / Terre des extrêmes

GUYANE / Terre des extrêmes

Entre forêt équatoriale et conquête de l’espace, la Guyane fait le grand écart. Terre amérindienne à ses origines, la présence d’une forte population étrangère lui donne aujourd’hui une grande diversité culturelle. Malgré un passé chaotique où les bagnes ont succédé à l’esclavage, la région nous dévoile son exceptionnel patrimoine naturel. Reportage : Patrick Forget
Destination unique de par la diversité de son écosystème, l’Amazonie française est un espace naturel incroyable. En Guyane, un hectare de forêt compte plus d’espèces d’arbres que toute l’Europe réunie !
En langue amérindienne, Guyane signifie « terre aux eaux abondantes ». Dans les terres intérieures, les fleuves sont les seules voies de circulation. C’est l’occasion de dénicher un carbet ou un bungalow comme au Wapa-lodge, dormir en pleine nature et vivre une expérience inoubliable. Si la faune est omniprésente, elle est sauvage et souvent discrète. Le zoo de Guyane est le lieu idéal pour découvrir des espèces endémiques. Au printemps, les lève-tôt pourront assister à la ponte des tortues sur le littoral.
Mais la Guyane, c’est aussi une porte d’entrée l’histoire de la conquête de l’espace. Arrivé à Kourou, une fusée Ariane 5 se dresse au loin. Le ton est donné. D’abord avec le musée de l’espace mais surtout avec la visite du centre spatial guyanais et les sites de lancement pour Ariane, Soyuz et Vega. Pour les passionnés, il est même possible vivre un lancement en direct de la fusée Ariane.
Impossible d’oublier Cayenne, son histoire coloniale, ses maisons créoles, son marché coloré, sa place des palmistes, la préfecture de Guyane est une incontournable pour pénétrer l’atmosphère singulière de cette Amérique du sud à la française.
Pourtant, la Guyane n’a pas toujours été ce paradis accueillant qui s’offre à nous. N’arrivant pas à asservir les amérindiens, les colons européens déportent des esclaves africains pour leurs plantations. A l’abolition de l’esclavage, des bagnes se dressent pour enfermer quelques 70 000 détenus, dont certains célèbres comme Dreyfus ou Seznec.
Aujourd’hui, des vestiges se visitent à Saint-Laurent-du-Maroni avec le camp de la transportation, ou sur les iles du Salut. Lieu touristique à l’eau turquoise et bordé de palmiers, ces trois iles tentent de changer cette image décrite à l’époque, comme « un enfer au paradis », par le journaliste Albert Londres.